UMR CNRS 5805 EPOC
Environnements et Paléoenvironnements
Océaniques et Continentaux

        

Consignes de Sécurité et Numéros d'Urgence
(à l'usage des personnels du laboratoire)

le 15-02-2021

Quentin LAPORTE-FAURET

Bruno Castelle / Richard Michalet

M. Éric CHAUMILLON,Professeur, Université de La Rochelle, Rapporteur
M. Christopher CARCAILLET, DE EPHE, École Pratique des Hautes Études, Rapporteur
Mme. Estelle FOREY, MdC-HDR, Université de Rouen, Examinatrice
M. Nicolas ROBIN, MdC-HDR, Université de Perpignan, Examinateur
M. Bruno CASTELLE, DR CNRS, Université de Bordeaux, Directeur de thèse
M. Richard MICHALET, Professeur, Université de Bordeaux, Co-Directeur de thèse
M. Vincent MARIEU, IR CNRS, Université de Bordeaux, Co-Encadrant de thèse

Les dunes littorales sont observées le long de la plupart des côtes sableuses de faible altitude où l'apport en sédiments et les vents côtiers dominants permettent l'accumulation de sable sur les plages. Les dunes jouent un rôle tampon de modération de l'érosion marine, c'est pourquoi elles ont été très souvent fixées (e.g. pose de ganivelles, plantation d'oyat) afin d'optimiser leur rôle de digue naturelle. Toutefois, cette fixation artificielle de la dune a parfois fortement détérioré les habitats fragiles, et l'écosystème dunaire dans son ensemble, et certains gestionnaires et chercheurs suggèrent depuis peu que leur résilience face aux événements extrêmes est aussi diminuée à cause de la réduction des échanges naturels plage-dune. C'est pourquoi depuis quelques années, diverses expérimentations ont été menées dans le monde afin de réintroduire une certaine dynamique éolienne dans des systèmes dunaires fortement stabilisés. Ces initiatives sont réalisées par l'arrachage du couvert végétal, par la réactivation ou mise en place de brèches dans la dune. Cependant, la majorité de ces études ne se sont concentrées que sur les processus physiques, laissant de côté toutes investigations liées aux interactions avec la végétation qui jouent pourtant un rôle majeur dans l'évolution morphologique des dunes littorales. Il donc est crucial d'étudier finement le comportement des dunes littorales avec une approche interdisciplinaire à la croisée de la géomorphologie et de l'écologie. Ce travail a ainsi pour ambition d'améliorer les connaissances fondamentales dans la compréhension des interactions entre les processus éoliens, marins et écologiques modulant l'évolution des dunes littorales par le biais d'une expérimentation pionnière en France. Cette dernière se distingue par la mise en place de différents types de brèches frontales expérimentales localisées à différents endroits du système dunaire de la plage du Truc Vert, dans le Sud-Ouest de la France, qui partage un lourd passé de stabilisation et reprofilage. Comme les dunes littorales sont des environnements fragiles et que les processus éoliens, marins et biologiques couvrent une vaste gamme d'échelles spatiotemporelles, suivre l'évolution de la dune littorale nécessite le déploiement de méthodes non-intrusives permettant de caractériser finement la morphologie et la texture (patchs de végétation, dune grise, dune blanche, etc.) sur des échelles spatiales relativement grandes (> 2 km). La stéréophotogrammétrie d'images drone développée au laboratoire EPOC a été appliquée avec une fréquence saisonnière et pré/post tempête permettant de générer des modèles numériques de terrain de haute précision (< 0,05 m d'erreur altimétrique) et haute résolution (de l'ordre de 0,1 m) sur plusieurs kilomètres de système dunaire. Ils mettent en avant les évolutions morphologiques caractérisées par des zones en érosion et /ou en accrétion à travers le système dunaire, mais aussi la mobilité du pied de dune, de la crête de dune et de l'évolution de son volume sur la dernière décennie. Puis, des mesures in situ de la dynamique de la végétation à l'échelle saisonnière ont été réalisées afin de comprendre la réponse de la végétation et des rétroactions possibles face aux processus d'érosion et/ou d'accrétion. Les brèches ont permis de favoriser le transport de sable vers l'arrière de la dune, générant des dépôts de sable chargés en nutriments, augmentant le fonctionnement de l'écosystème et in fine la diversité des espèces, sur le temps de l'expérimentation. Enfin, le développement d'une cartographie à grande échelle et haute résolution spatiales des espèces végétales a permis de créer un indice de stabilité des dunes. Ces travaux ont ainsi de fortes implications pour les stratégies de gestion, et en fin de compte pour concevoir un développement durable optimal de ces systèmes.

http://www.theses.fr/2021BORD0042/document