Thesis
Structure et fonctionnement des communautés benthiques du Bassin d'Arcachon
Defended
December 16, 2004By
Hugues BLANCHETSupervisor(s)
Pierre Chardy / Xavier de Montaudouin
Summary
La structure et le fonctionnement des communautés benthiques du Bassin d'Arcachon, lagune côtière atlantique du sud-ouest de la France ont été étudiés. La macrofaune a été étudiée à travers 182 stations réparties sur l'ensemble des 180 km2 de la lagune selon un échantillonnage stratifié. L'analyse multivariée de la composition faunistique des stations a permis d'identifier les principaux peuplements macrozoobenthiques. Ces peuplements se répartissent en fonction du niveau tidal, des caractéristiques du sédiment, des caractéristiques (T°,S‰) des masses d'eau sur jacentes et de la présence d'espèces structurant l'habitat comme la phanérogame
Zostera noltii et les huîtres
Crassostrea gigas formant des récifs intertidaux.
La zone intertidale apparaît à première vue, relativement homogène en raison de l'extension de l'herbier à
Zostera noltii qui occupe les 2/3 des estrans. Cette étude montre cependant que le peuplement des herbiers est modifié en fonction des caractéristiques des masses d'eau sur jacentes, du niveau hypsométrique et de l'abondance de la végétation. De plus, six autres peuplements ont été distingués sur les estrans dépourvus de végétation en fonction du niveau hypsométrique, des caractéristiques du sédiment et des conditions de salinité/température des masses d'eau. Le domaine subtidal (70 km2) abrite également une mosaïque de peuplements benthiques dont certains faciès s'étendent également dans les bas niveaux de la zone intertidale. Une comparaison avec des travaux précédents réalisés en 1988 (Bachelet et al., 1996) indique une évolution de certaines zones : l'abondance de la macrofaune est stimulée dans certains chenaux internes en réponse à l'accroissement de la teneur en particules fines des sédiments ; dans les chenaux isolés par rapport aux principaux axes hydrauliques la composition faunistique de l'ancien peuplement est bouleversée, enfin, une extension du peuplement des sables instables océaniques suite à des actions de dragage est observée.
Sur 50 stations, l'analyse quantitative des peuplements benthiques a été étendue à la méiofaune et aux bactéries actives du sédiment dont la répartition apparaît étroitement liée aux caractéristiques granulométriques du sédiment.
A partir des biomasses des différents compartiments benthiques, l'application d'une méthode inverse a permis de réaliser pour chaque domaine, intertidal et subtidal, un bilan équilibré des flux de carbone au sein du réseau trophique benthique. Les deux modèles réalisés permettent de comparer l'activité du benthos dans les deux domaines. Les flux de matière/énergie mis en jeu dans le domaine intertidal sont 4 fois plus importants qu'en domaine subtidal en raison d'une biomasse et d'une production globalement plus élevées en intertidal. Au sein du benthos, les principaux flux d'énergie/matière sont engendrés par les bactéries et la méiofaune avec une domination du compartiment bactérien en domaine subtidal (52% du débit total d'énergie pour les bactéries et 29% pour la méiofaune) et l'inverse en domaine intertidal (respectivement, 24% et 55% pour les bactéries et la méiofaune). L'activité de la macrofaune représente environ 20 % du débit total d'énergie dont la très grande majorité est liée aux déposivores. En conséquence, le taux de recyclage de la matière organique au sein du benthos est assez élevé et reflète une particularité de cet écosystème dominé par la production microphytobenthique intertidale et la production primaire du vaste herbier à
Zostera noltii. Les débris issus de ces angiospermes se répartissent dans l'ensemble des sédiments de la lagune et contribuent, avec la remise en suspension du microphytobenthos, au couplage entre la zone intertidale très productive à tous points de vue et la zone subtidale où la production secondaire est nettement plus faible. Finalement, l'activité des huîtres
Crassostrea gigas, dont le stock cultivé est équivalent au stock " sauvage ", combinée à celle des autres suspensivores consommerait la majorité de la production phytoplanctonique, peu élevée dans les eaux de la lagune.
Report available online
http://ori-oai.u-bordeaux1.fr/pdf/2004/BLANCHET_HUGUES_2004.pdf