Thèse
Impact de la pollution lumineuse nocturne sur l'huitre creuse Crassostrea gigas. Etude de la perturbation des rythmes biologiques et des conséquences physiologiques
Soutenue
le 20-12-2023Par
Audrey BOTTÉDirecteur(s) de thèse
Damien Tran
Membres du jury
Mme MOUNEYRAC Catherine, Professeure, Université Catholique de l'Ouest, Rapportrice
M. GEFFARD Olivier,Directeur de Recherche, INRAE, Rapporteur
Mme BAUDRIMONT Magalie, Professeure, Université de Bordeaux, Examinatrice
M. POUVREAU Stéphane, Chargé de Recherche (HDR), Ifremer, Examinateur
M. DE MONTAUDOUIN Xavier,Professeur, Université de Bordeaux, Examinateur
M. TRAN Damien,Chargé de Recherche (HDR), CNRS, Directeur de thèse
Mme PAYTON Laura, Chargée de Recherche, CNRS, Invitée
Résumé
La lumière artificielle nocturne (LAN) masque les cycles naturels lumineux utilisés par les organismes pour synchroniser leurs rythmes biologiques avec l'environnement et organiser temporellement leurs processus biologiques. En perturbant ces rythmes, LAN peut avoir de graves conséquences physiologiques et écologiques. LAN touche fortement les environnements côtiers du fait de l'importante et croissante densité de population humaine. Cependant, malgré cette menace grandissante, les effets de LAN sur ces écosystèmes côtiers sont peu étudiés. L'huitre
Crassostrea gigas est une espèce clé des environnements côtiers susceptible d'être exposée à LAN. Ainsi, ce travail évalue les effets de LAN à de faibles et réalistes intensités sur le rythme journalier comportemental et l'horloge interne de l'huitre en fonction de l'intensité (0.1, 1, 10, 25 lx), de la composition spectrale (lumière blanche, rouge, verte, bleue) et de la modalité d'exposition. Par ailleurs, est aussi étudié l'impact de LAN sur deux processus physiologiques : la croissance coquillère et le microbiote branchial. Les résultats indiquent que LAN affecte le rythme journalier comportemental de
C. gigas et son horloge moléculaire dès 0.1 lx avec les effets les plus importants en lumière bleue et blanche et les moins importants en lumière verte. De plus, cette étude suggère que couper les éclairages directs en milieu de nuit mais en présence d'éclairage indirect (« skyglow ») peut aggraver certains effets néfastes. Enfin, ce travail révèle que LAN diminue la croissance coquillère et entraine une dysbiose du microbiote branchial de l'huitre, deux effets qui sont directement corrélés à la robustesse du rythme journalier.
Mémoire en ligne
https://www.theses.fr/2023BORD0494/document