Thesis
Variabilité spatio-temporelle du zooplancton dans l'estuaire de la Gironde et implications au sein du réseau trophique planctonique
Defended
June 12, 2006By
Valérie DAVIDSupervisor(s)
Pierre Chardy / Benoît Sautour
Summary
L'objectif de cette thèse est de définir le fonctionnement du réseau trophique planctonique dans l'estuaire de la Gironde. Cette étude caractérise dans un premier temps la variabilité spatio-temporelle du zooplancton pour 3 échelles de temps - inter-annuelle, saisonnière et tidale - afin de définir la co-distribution des principales espèces dans l'espace et dans le temps. Sur la base de ces résultats, des suivis ciblés ont été réalisés afin de décrire le réseau trophique planctonique à l'aide de marqueurs trophiques, d'expérimentations proies-prédateurs (conditions contrôlées / in situ simulées) et d'un modèle proies-prédateur de type Lotka-Volterra.
La variabilité à long terme du zooplancton a été étudiée par l'analyse des séries pluriannuelles issues du suivi écologique de la centrale nucléaire du Blayais entre 1978 et 2003. Notre étude indique que les modifications des paramètres environnementaux de l'estuaire de la Gironde ont eu un impact sur la communauté zooplanctoniques en place. La remontée vers l'amont du bouchon vaseux causée par la marinisation de la zone oligomésohaline (3 PSU) a induit une remontée vers l'amont des populations autochtones des copépodes
Eurytemora affinis et
Acartia bifilosa. De plus, l'action conjointe de cette marinisation et du réchauffement (2°C) de cette zone a permis la colonisation de la zone oligomésohaline par le copépode
Acartia tonsa. Enfin, des modifications quantitatives des paramètres de dynamique de population sont observés sur certains organismes (le mysidacé
Mesopodopsis slabberi et le copépode
Eurytemora affinis). L'étude de la variabilité spatio-saisonnière de la communauté zooplanctonique, étudiée sur l'année 2003, montre que celle-ci se discrimine en trois groupes en fonction du gradient de salinité dont la position et la composition varie en fonction des saisons. Les espèces présentent également des distributions différentielles entre elles et sur la colonne d'eau au cours d'un cycle de marée.
Les relations trophiques entre compartiments planctoniques ont été étudiées au printemps et en été à l'aide de (1) l'utilisation de différents marqueurs trophiques (rapports isotopiques du carbone et de l'azote, acides gras) qui a permis de déterminer les sources de matière organique (terrestre, estuarienne ou marine) et le type de compartiment exploité (végétaux terrestres, bactéries, phytoplancton, zooplancton) par les différentes espèces et de décrire le réseau trophique planctonique pour chaque saison ; (2) d'expérimentations proies-prédateurs qui ont permis de quantifier les principaux flux trophiques, (3) d'un modèle proies-prédateurs qui a permis de mettre en évidence l'interdépendence des fluctuations saisonnières du mysidacé
N. integer et de sa proie préférentielle
E. affinis. Un réseau trophique de type détritique est observé sur tout le gradient de salinité au printemps et en été et la pression de broutage exercée sur la matière organique particulaire végétale par les métazoaires zooplanctoniques est très faible. Enfin, l'étude du réseau trophique planctonique par analyse inverse a montré que les copépodes occupent une position clef et critique dans le système estuarien entre microbiota et petite faune pélagique.
Keywords
copépodes, mysidacés, estuaire de la Gironde, séries à long-terme, variabilité saisonnière, variabilité tidales, relations trophiques, marqueurs trophiques, expérimentations proies-prédateurs, modélisation.