Thèse
Biomarqueurs pigmentaires dans les estuaires macrotidaux européens
Soutenue
le 18-07-2002Par
Emmanuelle LEMAIREDirecteur(s) de thèse
Henri Etcheber
Résumé
L'importance du rôle tampon des estuaires, interfaces majeures entre continents et océans, et leur capacité de filtre restent des caractéristiques dominantes de ces écosystèmes. Notre apport à l'étude de ces systèmes est de mieux cerner l'origine et le devenir de la matière organique (MO). Tout estuaire reçoit la MO apportée directement par le fleuve et par la mer, mais également produit sa propre matière dans sa partie centrale et récolte celle des zones humides et de ses berges, ceci sans compter sur l'apport anthropique des eaux usées. De plus, l'importance relative de ces différentes sources peut varier dans le temps et l'espace en fonction des caractéristiques propres de l'estuaire. Nous avons choisi dans cette étude de suivre la MO végétale et les pigments photosynthétique comme marqueurs de cette matière.
La technique HPLC (High Performance Liquid chromatography, Chromatographie Liquide Haute Pression) du contenu pigmentaire des échantillons, permet en une seule analyse d'obtenir des informations sur les classes phytoplanctoniques, mais aussi sur leur état de dégradation et le régime trophique du milieu. Ainsi dans les estuaires européens investigués, la population phytoplanctonique dominante tout au long de l'année est composée de Diatomées. Le printemps et l'été sont les périodes les plus productives où la diversification pigmentaire est la plus forte. En effet, nous avons trouvé des populations importantes de Dinoflagellés, Cryptophytes, Chlorophytes dans la Gironde (F), l'Escaut (B/NL), le Sado (P) et la Loire (F) mais aussi des Prymnesiophytes dans le Rhin (NL) et le Douro (P).
L'autre question soulevée par cette étude est de préciser le mode de dégradation de la MO et les paramètres qui influence cette dégradation lorsque la MO pénètre dans la zone de maximum de turbidité de l'estuaire de la Gironde. Nous avons travaillé sur la matière organique d'origine phytoplanctonique par une technique d'incubation in vitro. Cette technique nous a permis de faire varier des paramètres comme : les teneurs en matière en suspension et en bactéries attachées, la température... Nous avons ainsi clairement montré que l'augmentation de la teneur en particules accélère la dégradation des pigments. Nous avons pu également observer l'impact des communautés bactériennes estuariennes sur l'accroissement des cinétiques de dégradation. Dans un second temps, cette technique in vitro nous a permis de mettre en évidence les voies de dégradation des pigments du phytoplancton par rapport aux processus mis en jeu (sénescence, broutage zooplanctonique et dégradation bactérienne).
Enfin, nous avons mis en évidence le rôle du phytoplancton dans les émissions de gaz à effet de serre en milieu estuarien (DMS, composés aromatiques halogénés volatiles,...).
Mémoire en ligne
http://ori-oai.u-bordeaux1.fr/pdf/2002/LEMAIRE_EMMANUELLE_2002.pdf