UMR CNRS 5805 EPOC
Environnements et Paléoenvironnements
Océaniques et Continentaux

        

Consignes de Sécurité et Numéros d'Urgence
(à l'usage des personnels du laboratoire)

La station zoologique d'Arcachon fut fondée en 1867, à l'initiative de la Société Scientifique d'Arcachon alors présidée par le Docteur Gustave Hameau. On s'accorde néanmoins pour attribuer une part de la paternité de cette opération à un ecclésiaste éclectique, l'abbé Xavier Mouls, membre fondateur et premier président de cette société savante, auteur d'une monographie sur l'huître en 1866.

Dès 1891, l'usage s'instaure de confier la direction de la station zoologique à un professeur de la faculté de médecine ou de la faculté des sciences de Bordeaux. En 1948, cinquante ans après que la première convention ait été établie, un décret approuve la seconde convention liant la Société Scientifique d'Arcachon et l'université de Bordeaux pour la création d'un institut de biologie marine, dirigé par le Professeur Robert Weill et alimenté par des subventions du Ministère de l'Education Nationale. La troisième convention établie en 1971 organise un partenariat qui prévaut encore de nos jours entre la Société Scientifique, gestionnaire du musée-aquarium, et l'université, gestionnaire de la station marine. Les années 1980s constituent un nouveau jalon dans l'évolution administrative de la station marine d'Arcachon qui dans la foulée des stations marines de Roscoff, Banyuls sur Mer, Marseille ou Villefranche sur mer développe des projets de contractualisation avec le Centre National de la Recherche Scientifique. Les thématiques de recherche évoluent dans deux directions qui distinguent les deux unités de recherche qui coexistent au sein de la station biologique à cette période: l'URA 1126, Laboratoire de Neurobiologie et Physiologie Comparées, dirigée par le Professeur Maurice Moulins et le Laboratoire d'Océanographie Biologique dirigé par le Professeur Jean Boisseau puis par les Professeurs Pierre Caumette et Pierre Chardy successivement. En 1995, un recentrage s'effectue sur des thématiques environnementales : océanographie biologique mais également écophysiologie et écotoxicologie avec l'arrivée de l'équipe du Professeur Alain Boudou (actuel président de l'université Bordeaux 1). Cette évolution thématique au sein de l'unité mixte de recherche EPOC dirigée par le Docteur Patrick Buat Ménard amène la station à acquérir son statut actuel au sein de l'Observatoire Aquitain des Sciences de l'Univers, observatoire de l'Institut National des Sciences de l'Univers (INSU) dirigé par le Docteur Francis Grousset.

Les recherches développées au sein de la station marine d'Arcachon ont toujours gravité autour de la biologie marine. En accord avec la démarche naturaliste qui prévalait à la fin du XIXème siècle, les articles de zoologie dominaient les « Bulletins de la Station Biologique d'Arcachon » revue savante destinée à présenter les travaux réalisés à la station. On découvre alors que certains animaux marins présentent des particularités anatomiques qui en font d'excellents modèles d'étude pour la physiologie. A Arcachon, l'organe électrique de la torpille (Torpedo sp.) sert de modèle au Professeur Alfred Fessard et ses collaborateurs pour travailler sur la théorie chimique de la neurotransmission en 1939. Plus tard dans les années 1960s, le système nerveux simplifié de l'aplysie (Aplysia sp.), modèle promu par le Docteur Ladislav Tauc, permet au Professeur Eric Kandel (prix Nobel de physiologie et de médecine 2000) de démontrer l'importance de modifications des fonctions synaptiques sur l'apprentissage et la mémoire. L'hippocampe, structure du cerveau ayant un rôle majeur dans la mémoire et espèce de poisson syngnathidé (Hippocampus sp.) caractéristique de la biocénose de l'herbier à zostère de la lagune, s'impose comme l'emblème de la station. La perspective qui conclut l'intervention de R. Weill au 3ème Symposium de Biologie Marine en septembre 1968 à Arcachon, « prospecter au-delà des passes les fonds marins avoisinants » témoigne du tropisme d'une partie des biologistes marins vers l'océanographie biologique. A la station devenue « marine » se développent des travaux sur le plancton et les microorganismes de l'interface eau-sédiment, acteurs du fonctionnement biogéochimique des milieux naturels. Des bactéries pourpres comme Thiorhodococcus minus ou Roseospira marina sont découvertes et, décrites pour la première fois, dans les sédiments anoxiques du Domaine de Certes. A l'autre extrémité de la lagune, un trématode digène, parasite de la coque comestible, est décrit pour la première fois et baptisé Curtuteria arguinae en référence au lieu de sa découverte. Enfin « au-delà des passes », six espèces de crustacés isopodes et amphipodes nouvelles pour la Science sont recueillies dans les mailles d'un engin de capture particulier, le traineau suprabenthique. La contribution des chercheurs de la station à l'inventaire de la biodiversité représente la description de plus de soixante dix espèces nouvelles pour la Science (bactéries, protistes et invertébrés marins confondus). Prenant la mesure des menaces qui pèsent sur cette biodiversité à travers l'augmentation de la pression anthropique sur les écosystèmes aquatiques et littoraux en particulier, le développement de l'écophysiologie et de l'écotoxicologie renforcera l'évolution thématique de la station marine vers les sciences de l'environnement, son périmètre scientifique actuel.

Bibliographie

J.-G. Barbara. 2007. La neurophysiologie à la française. La revue pour l'histoire du CNRS, 19 | 2007 , mis en ligne le 31 décembre 2009 (http://histoire-cnrs.revues.org/4823)
J.-L. Fisher. 2002. Créations et fonctions des stations maritimes françaises. La revue pour l'histoire du CNRS, 7 | 2002, mis en ligne le 17 octobre 2006 (http://histoire-cnrs.revues.org/537)
C. A. Kofoid. 1910. The biological stations of Europe. United States Bureau of Education. Bulletin n°4. Government printing office. Washington, USA
R. Weill. 1968. La station biologique d'Arcachon 1867 - 1968. Actes du 3ème symposium européen de biologie marine. 2 au 7 septembre 1968, Arcachon.